Article de Roger Nalys, paru en 1932 dans le n°131 de L'Officiel de la mode

 

JEAN DUNAND, MOSAISTE


La 11e Exposition du Groupe Dunand-Goulden-Jouve-Schmied, qui vient de clore ses portes à la Galerie Georges Petit, nous a permis d'admirer un aspect tout nouveau du talent déjà si divers de Jean Dunand.

Jusqu'ici, en effet, Jean Dunand était surtout connu par ses laques et ses dinanderies, il vient de se révéler le plus exquis des mosaïstes.

A vrai dire, on pouvait s'y attendre. Le travail si délicat du décor de coquille d'oeuf sur laque apparaît, toutes proportions gardées, comme proche voisin de l'art du mosaïste.

Par ailleurs, quel est l'artiste qui ne se sent tenté par le désir de faire grand et de bâtir pour l'éternité, tel ceux-là qui composèrent les grandioses mosaïques de Pompéi, du Palatin ou de Saint-Marc, intactes par delà les siècles ?

Enfin, Jean Dunand, coloriste particulièrement sensible, devait être séduit par la palette extrêmement riche, dont le mosaïste dispose pour ses compositions. Aussi bien, Jean Dunand avait-il réuni à la Galerie Georges Petit, quelques oeuvres du plus haut intérêt et d'un éclectisme rare.

La place nous manque aujourd'hui pour en donner une description détaillée. Nous dirons simplement qu'elles comprenaient des sujets décoratifs d'une délicate stylisation, des portraits pleins de finesse et de vérité, des ensembles religieux d'un caractère délicieusement archaïque et d'une impressionnante grandeur.

Il y a là toute une voie nouvelle qui s'ouvre devant Dunand, elle est vierge et lourde de possibilités. Souhaitons au grand artiste d'y trouver les moyens de réaliser le rêve cher à tout créateur : celui de donner la vie à des oeuvres qui échappent aux lois cruelles qui veulent que tout vieillisse et meure !...

 

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