1922-1924

Le 29 mars 1922, Jean Dunand fut naturalisé Français.

Dunand participe ensuite à plusieurs manifestations. A l'automne, une exposition itinérante du groupe Dunand-Goulden-Jouve-Schmied est organisée à La Haye. Après avoir circulé à Amsterdam et Rotterdam et remporté un gros succès commercial, elle revient à Paris, à la galerie Georges Petit. Inaugurée le 18 décembre, l'exposition fut immédiatement un grand succès. Sans doute "aiguisés" par le souvenir de la manifestation de l'année précédente, le public et les amateurs se présentèrent très nombreux tant pour admirer les oeuvres de ces artistes que pour les acquérir.

L'année 1923 marque une accentuation des décors géométriques dans toutes les compositions décoratives de Jean Dunand. Ces décors sont mis en valeur par l'utilisation de couleurs contrastées, l'effet du rouge japonais s'opposant à des noirs profonds, à de l'or, à de l'argent ou à de la coquille d'oeuf. Ses envois aux Salons sont de plus en plus attendus et remarqués, tandis que ses expositions particulières sont pour les galeries qui les reçoivent l'assurance d'un succès financier. Après diverses expositions, l'année se termine par la troisième manifestation du groupe Dunand-Goulden-Jouve-Schmied, toujours à la galerie Georges Petit. Les vitrines de Dunand contiennent, comme à l'accoutumée, vases, plateaux, brûle-parfums, boîtes, bonbonnières, gongs, cendriers, coupes, paravents, tables basses, tables gigognes, panneaux décoratifs, devants de cheminée, mais aussi un bas-relief représentant ses jumeaux Jean-Louis et Suzanne.

1924 marque l'incursion de Jean Dunand dans l'univers de la mode. De nombreux couturiers furent ses clients, comme Jean-Philippe Worth, Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Charlotte Revil ou la modiste Madame Agnès. Dunand conçoit différentes parures et exécute ses premiers bijoux, bracelets, colliers et manchettes en les décorant de motifs géométriques. On voit apparaître, à l'occasion d'une exposition sur la mode au musée des Arts décoratifs, toute une série de boucles et d'agrafes adaptables aux souliers, aux chapeaux et aux ceintures. Elles sont destinées à ponctuer les toilettes imaginées par Louise Boulanger, Elsa Schiaparelli, Jenny Sacerdote et Jeanne Lanvin. Exécutées en métal frappé à incrustations de métal argenté ou de coquille d'oeuf, elles sont de toutes formes et de toutes couleurs puisque certaines sont laquées. Jean Dunand est dorénavant à la tête d'un atelier employant près de 60 ouvriers.

Il réalise, en collaboration avec le célèbre carrossier Henri Labourdette, la décoration intérieure de plusieurs limousines, utilisant laque et coquille d'oeuf. Il exécute également "l'épée d'honneur" de l'académicien, Maître Henri-Robert. Dunand fut le premier à proposer des articles de fumeur laqués et incrustés de coquille d'oeuf. Cette même année 1924, Jean Dunand participe au Salon des Beaux-Arts, au Salon des Tuileries et au XVème Salon des Artistes décorateurs où il présente notamment un vase exceptionnel, qui surprend par sa taille et par la qualité de son décor. Enfin, l'année se termine par un événement qui devient très attendu, c'est l'exposition du groupe Dunand-Goulden-Jouve-Schmied. Dunand y présente en particulier une étude, réalisée à la colle de poisson et à la laque, représentant le portrait de son épouse. Une fois encore, le succès de l'exposition est largement soutenu par les commentaires très élogieux parus dans la presse spécialisée.

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